Interview de Barry Tashian des Remains

Barry Tashian, passé, présent et futur de The Remains

Qui sont les Remains ? Un groupe mythique de Boston qui ouvrit pour les Beatles lors de leur dernière tournée américaine en 1966 et se sépara cette même année laissant derrière eux un album couvert de pépites comme « Don't look back » ou « Why do I cry ». Et puis les revoilà, trente cinq ans après avec, ô surprise, un disque magnifique fait dans la tradition : de bonnes chansons, une pêche d'enfer et le swing.
Nous avons posé quelques questions à Barry Tashian, leur chanteur guitariste, qui a fait la carrière que l'on sait dans la country avec Emmylou Harris et en duo avec sa femme Holly.

Que représente ce nouveau disque pour les Remains ?

Ce nouveau disque représente un achèvement et un nouveau commencement pour les Remains.
Quand nous nous sommes séparés en 1966, il y eut beaucoup de choses laissées inachevées, artistiquement et personnellement.
Ça a été une fabuleuse expérience d'enregistrer ce nouveau disque. Maintenant nous sommes à nouveau réunis.

Est-ce que c'était difficile pour vous d'inventer une suite logique à votre travail en considérant comment le public a gardé son image des Remains et en gardant à l'esprit que vous êtes maintenant à des années lumières d'où vous étiez il y a 35 ans ?

Le son des Remains a sa personnalité propre. On le reconnaît. Ainsi, pour commencer, je suis consciemment allé bâtir le nouveau disque sur cette fondation
En même temps, j'ai voulu rester vrai pour la maturité musicale que nous avons tous atteinte. Je pense que c'est un succès.
Pour l'album suivant, nous pouvons aller plus vers un son "sixties". Mais je pense que "Movin ' On" l'a aussi énormément !

Pour revenir au passé, de quoi les Remains ont-ils manqué qui pourrait expliquer le fait que vous n'ayez pas réussi à devenir connu internationalement à votre juste mesure ?

Je pense que c'était simplement une question de timing. Nous avons dissout le groupe avant que nous ne soyons arrivés à cette étape.
Je plaçais de grands espoirs dans les Remains quand nous avons commencé. Quand notre batteur originel Chip Damiani a quitté le groupe, ma foi a commencé à être ébranlée. Maintenant que Chip (Damiani) est de nouveau avec nous, j'ai retrouvé cette foi. Ce n'est seulement que trente-neuf ans plus tard, une milli-seconde dans le film.
On a la chance de continuer à « rocker », nous et nos corps.


Est-ce que c'est un de vos regrets ?

Non.

Je sais que vous avez continué votre carrière musicale, mais en ce qui concerne les autres membres originaux des Remains, ont-ils eu d'autres expériences musicales ?

Chacun a gardé la musique en mains : Vern Miller (basse) a enseigné la musique pendant vingt-cinq ans; Bill Briggs (claviers) a joué dans divers groupes de blues de Boston au fil du temps, et Chip Damiani (batterie) a continué de jouer lui aussi.

"Movin On" sonne terriblement frais et naturel, quel était l'état d'esprit du groupe lors des sessions ?

Comme je l'ai dit précédemment, cet enregistrement a été un grand moment. On l'a fait à Nashville dans un petit studio analogique qui s'appelle The Hum Depot. On jouait en direct dans le studio, on se branchait et on jouait, comme au bon vieux temps. Retoucher à nos prises n'était pas dans nos habitudes d'enregistrement. Je suis allé jusqu'en Nouvelle Angleterre un peu plus tôt dans l'année pour répéter avec le groupe. Vern Miller s'est déplacé jusqu'à Nashville pour écrire avec moi avant les sessions.
Mon ami Angelo m'a aidé à produire le disque. King Williams l'a enregistré et Jim Demain a fait du super travail en le mixant. Je suis très content de ce disque, mais j'aimerais en faire un autre. Swing et énergie étaient dans nos esprits.

Qui sont les musiciens qui ont pris part à ce disque excepté les membres originaux des Remains ?

C'est pratiquement toujours les membres originaux des Remains. Mon fils, Daniel Tashian(The Bees), a joué du B-3 sur une chanson.
Angelo, Daniel, et ma femme Holly ont chanté quelques chœurs, sinon c'est 100% the original Remains.

Quel est l'avenir des Remains, avez-vous des projets communs ?

Il est possible que nous jouions à Paris au printemps prochain (en avril). On y travaille. Ça serait nos premiers concerts en France. J'espère que ça se fera car j'adore la France et j'ai toujours rêvé d'y jouer. On parle également de faire un nouveau disque ensemble. Sûrement dans les deux prochaines années. Sinon, nous jouons chaque année en Europe et aux États-Unis. Nous avons notre propre tourneur que vous pouvez contacter si vous voulez organiser un concert des Remains ou vous pouvez nous contacter par notre site web theremains.com
On y trouve également nos disques, les anciens et les nouveaux, et mon livre « Ticket to ride » qui parle de notre expérience sur la tournée que nous avons faite en 1966 avec les Beatles.

Un grand merci à Eric Parmantier pour l'aide qu'il m'a apportée dans la traduction de cette interview

Dimanche 02 Octobre 2005

Benjamin Popp

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